dimanche 8 novembre 2009

Humeur 5 "Conscientiser" le touriste?



J'aime beaucoup Michel Biggi. En voilà 1 au moins qui sait tout des chiffres du tourisme en Corse, et qui est "conscientisé" par rapport à l'importance du tourisme dans l'économie de la Corse?
Mais pourquoi, s'il faut "conscientiser" quelqu'un, "conscientiser" le touriste? Tache ardue. 15.000.000 de français intéressés par la Corse, le double au moins en l'Europe. Allez les chercher pour les "conscientiser"!
Ne serait-il pas plus urgent et plus efficace de "conscientiser", en Corse, le résidant, le promoteur, le professionnel, l' élu?
Et si nous sommes "conscientisés", le touriste le sera! Par un système de cause à effets.

Humeur 4 Le rallye des 10.000 virages



N'y-a-t-il pas tromperie sur la marchandise? Peut-on parler d'un -53ème- Tour de Corse? Peut-on comparer "le Rallye de France" et "le Rallye des 10.000 virages? Une épreuve internationale à une épreuve locale? Budget global des 2? Retombées médiatiques des 2? Compare-t-on une Ferrari à une 2 CV ? Un grand vin à un vin de table?
N'est-ce pas vouloir refuser l'évidence? Nous avons perdu, et pour longtemps, l'épreuve internationale à retombées médiatiques internationales au profit de l'Alsace. Là-bas, tous se sont mobilisés, à commencer par les élus. Mais il est vrai que "notre" Tour de Corse n'était que "le Tour d'Ajaccio". Et que son substitut passe par Calvi et Porto-Vecchio, et que cela est essentiel.

samedi 7 novembre 2009

L'utopie touristique 5

Et cette révolution pacifique n'engage que le touriste lui-même. Armé de son seul regard, tous ses sens aux aguets, sans autre troupe que lui-même et les siens, individualiste dans l'âme, sans autre ambition que de rêver qu'il est ami de lui-même et des autres et du monde. C'est ainsi qu'il se présente et demande service. A l'autre de lui donner réponse, et faire que ce monde soit. Le rendre réel pour irréel qu’il soit.

mercredi 4 novembre 2009

l'utopie du touriste 4

C'est donc une véritable révolution que l'utopie touristique opère dans le monde. Une révolution anti-copernicienne puisqu'elle met le touriste au centre du monde, et le monde tourne autour de lui. Puisqu'elle fait du touriste le maître du monde, et le monde lui obéit. Le monde réel perd toute sa dureté, toute son altérité indifférente, toute sa monstruosité égoïste, pour devenir le seul jouet d'un rêveur amoureux d'un monde qui le lui rend bien.

lundi 2 novembre 2009

l'utopie du touriste 3

L'utopie touristique, utopie individuelle, ne vise pas à changer le monde, mais, par l'imaginaire de chacun, à changer de monde, à s'installer dans le monde réel comme si ce monde était subitement autre. Le même mais autre. Par la volonté du regard aimant que je lui porte. Par cette manière de regarder, de sentir et de ressentir autrement le monde, comme amoureusement, comme s'il était fait de moi, pour moi, par moi. Par cette autre manière que porte en lui ce touriste que je suis si je le veux, et que chacun de nous peut décider d'être, s’il le décide. Mais cette autre manière de vivre, de revivre, a besoin de l'autre, des autres, des choses et du monde, pour que le touriste lui-même devienne autre en réalisant son rêve.

l'utopie du touriste 2

Mais qu'est-ce à dire? Qu'est-il donc ce monde que refuse l'utopie? N'est-ce pas le monde de la finitude? Je ne sais d'où je viens. Je ne sais où je vais. Je ne sais qui je suis. Je meurs je ne sais quand. Ainsi loti, pourquoi donc serais-je heureux? Or je le suis. Et ce bonheur, n'est-ce pas déjà le monde de la plénitude? Mais pourquoi alors ne pas l'être simplement et pleinement et définitivement? Pourquoi avoir à m'étonner de l'être? Non plus m’étonner d’être heureux, mais l’être naturellement.
C'est à cet étonnement de chacun, toujours présent, toujours questionnant, et pour qu'il cesse de l'être, que répond l'utopie touristique.

l'utopie du touriste 1

Entrer en tourisme, c'est donc entrer en utopie. L'utopie est au fond de chacun. Elle y réside. Elle est le fond même de l'imaginaire de chacun. Tapie, toujours là, inépuisable, en attente de réalisation, et par effraction, par sublimité, explosive, dévorante, toujours épanouissante. Elle est le refus, non raisonné et non motivé, du monde tel qu'il est.
Elle invente le réel. Elle le réinvente. Elle le façonne à sa guise. Elle dessine une nouvelle réalité. Elle réécrit la vie. Elle est une alternative à la vie ici et maintenant pour un ailleurs et autrement.

dimanche 1 novembre 2009

le rêve du touriste 3

Naître à une autre vie. Renaître. Revivre. Non pas changer la vie, mais changer de vie. Non pas changer le monde, mais changer de monde. Non pas le transformer, mais se transformer. Me transformer, moi et les miens, moi et ceux auxquels je tiens.
Fuir donc, m'enfuir. Nous enfuir. Par le départ. Par la rupture du départ. Donner vacance au quotidien, à l'habituel, à l'ordinaire. Se mettre en partance pour le lointain, l'inhabituel, l'extraordinaire. La vacance par la mouvance.

le rêve du touriste 2

Ne plus vivre dans cet espace confiné, renfermé. Monotone, atone. Cet espace répétitif, fastidieux. Il m'enserre et m'emprisonne, lié, ligoté. Un autre espace qui abolit tout autre espace. Qui est à lui seul tout l'espace. Avec lequel je me confonds. Où mon corps prend la dimension même de l'espace. Où je me fais espace. Où je suis espace. Un espace illimité.
Ne plus vivre dans ce temps qui s'accumule, qui s'empile, qui m'étouffe, et ne me laisse pas de temps. Qui mange tout mon temps. Il est grand temps de rompre avec le temps. Un autre temps, qui ne passe pas. Un temps oublieux du temps. Un temps fantôme qui prend tout son temps. Qui arrête le temps. Un temps présent, à jamais présent. Mon présent. À tout jamais, mon présent. Un temps d'éternité.

Le rêve du touriste 1



Partir
Quitter le quotidien. Ses habitudes, ses usages, ses obligations. Ce nécessaire qui n'a plus rien de nécessaire. Que l'on fait parce qu'on le fait, parce qu'il faut le faire. Quitter cet ici, ce maintenant. Cette ville d'acier et de verre, voulue par l'homme et, par lui, rendue inhumaine. Pesante, oppressante, mourante.
Rompre avec cette vie désarticulée, désaimée. Rompre enfin, rompre. Larguer les amarres! Lever l'ancre! Partir, comme neuf. Ailleurs et autrement. N'importe où, n'importe quand, n'importe comment. Partir pour un autre monde, dans un monde autre.
Un tout autre monde. Pays de cocagne. Pays de merveilles. Abondance, lait, miel, douceur. Un monde à moi. Le mien. Où je ne fais qu'un avec lui. Où je suis monde. Où je suis le monde. Un autre espace. Un autre temps. Oui, un autre espace-temps.